Asse MBENGUE
Asse MBENGUE
Titre de la contribution
« La gouvernance climatique, en renforçant les cadres juridiques et les partenariats public-privé pour une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris »

Biographie de l’auteur 

Asse Mbengue est ingénieur agrométéorologue sénégalais et doctorant à l’Université de Montpellier. Sa recherche porte sur la régionalisation des projections climatiques CMIP6 et leur impact sur l’agriculture au Sénégal.

Diplômé de l’ISFAR (Sénégal) et du Centre AGRHYMET (Niger), il a travaillé à l’ANACIM (Sénégal) de 2019 à 2023 sur la gestion des données climatiques et les études sur le changement climatique. Ses compétences incluent la modélisation climatique, l’agrométéorologie, la gestion de l’eau, la télédétection et les SIG, ainsi que la gestion de projets scientifiques en Afrique de l’Ouest.

Résumé de la contribution

Le changement climatique représente une menace croissante pour la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Cette étude évalue l’impact du changement climatique sur les rendements du mil et examine comment il pourrait limiter le potentiel d’intensification agricole. Le modèle de culture STICS, alimenté par un ensemble à haute résolution de projections climatiques CMIP6 corrigées des biais, basé sur le scénario SSP5-8.5, a été utilisé pour simuler les rendements du mil selon différents scénarios d’apports en azote. Les projections climatiques prévoient une augmentation moyenne de la température régionale de +3°C entre 2056 et 2085, accompagnée d’une incertitude marquée sur les précipitations futures. Selon le niveau d’intensification, les pertes de rendement varient de 19% à 32%, avec une grande part de la variabilité attribuée aux différences entre modèles climatiques. Alors que l’intensification pourrait théoriquement multiplier les rendements par 4,8, ce potentiel moyen est réduit à 2,9 dans le futur climat. L’utilisation de cultivars à cycle plus long pour compenser le raccourcissement du cycle apporte peu d’avantages, les pertes restant similaires à celles des variétés standard. Cela indique que le stress thermique direct constitue un facteur limitant majeur qui prime sur les bénéfices d’un cycle plus long, et qu’il doit être pris en compte comme une contrainte essentielle dans les stratégies d’adaptation variétale. Ces résultats soulignent l’urgence d’adapter les voies d’intensification pour préserver la productivité face à l’incertitude climatique croissante.