Biographie de l’auteur
Doctorante en Écotoxicologie et Santé à l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), au sein de l’Unité de Recherche en Microbiologie Appliquée et Pharmacologie des substances naturelles à l’Université d’Abomey-Calavi. Ses recherches portent sur la contamination aquatique par les métaux lourds et les résidus pharmaceutiques, leurs impacts sur la biodiversité et la santé, ainsi que sur l’émergence de gènes de résistance aux antimicrobiens. Elle développe également des approches innovantes de biosurveillance et explore l’usage de biopolymères végétaux pour l’assainissement.
Titulaire de deux Masters (Microbiologie moléculaire et médicale ; Environnement, santé et développement durable), elle a bénéficié de formations spécialisées en sécurité alimentaire (Université Laval, Canada) et en bio-informatique (Université du Cap, Afrique du Sud). Membre active de l’URMAPha depuis 2017, elle contribue à des projets de recherche, à la vulgarisation scientifique (Un Instant de l’URMAPha), ainsi qu’à la formation des jeunes chercheurs. Engagée dans la promotion du développement durable et du leadership féminin, elle est cheffe de section Bénin du Réseau des Jeunes Chercheurs – PTR Santé (CAMES), fondatrice d’initiatives communautaires et lauréate de plusieurs distinctions africaines et internationales.
Résumé de la contribution
La pollution aquatique en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin, résulte principalement de l’urbanisation, des rejets domestiques, industriels et agricoles, avec une contamination importante par les métaux lourds (plomb, mercure, cuivre, zinc) et les antibiotiques. Cette double pollution provoque des effets synergiques dangereux pour les poissons, les chaînes alimentaires et la santé humaine, en particulier via la consommation de poissons contaminés. Au sud du Bénin, la qualité de l’eau est souvent inférieure aux normes, engendrant bioaccumulation, lésions organiques, perturbations biologiques et dissémination des gènes de résistance aux antibiotiques.
L’étude menée a exposé Oreochromis niloticus à des métaux lourds et antibiotiques, seuls ou combinés, sur 42 jours, en mesurant la qualité de l’eau, la bioaccumulation et les réponses biologiques. Les résultats montrent que le plomb dépasse fréquemment les seuils toxiques et que les poissons subissent des dommages importants, un stress oxydatif et une propagation des gènes de résistance. La synergie entre polluants accroît la toxicité et la dissémination des résistances bactériennes, illustrant un risque sanitaire majeur au lac Nokoué.
Il est crucial d’intensifier la surveillance environnementale, d’adopter des solutions comme la phytoremédiation et de promouvoir l’approche One Health pour limiter les sources de pollution. Les recherches futures viseront à mieux comprendre les interactions moléculaires, développer des biomarqueurs intégratifs et établir des solutions adaptées localement.