SEA ADAMA DELARD
Sea Adama DELARD
Titre de la contribution
« l’énergie au service du développement durable, à travers l’analyse des mini-réseaux solaires communautaires en milieu rural ivoirien »

Biographie de l’auteur 

Adama Delard SEA est un expert en RSE, gestion de projets et développement durable, en formation de Master à l’IPAG Business School (2024-2025). Avec plus de 15 ans d’expérience entre la Côte d’Ivoire et le Canada, il a été Directeur général de la COOP CA P2CG et Responsable suivi-évaluation à l’ONG Likoleh. Il dirige aujourd’hui la COOP CA P2CG, où il pilote les projets de durabilité et la gestion stratégique.

Résumé de la contribution

En Côte d’Ivoire, l’électrification nationale a fortement progressé, avec un taux de couverture passant de 33% en 2011 à environ 94,33% en 2024. Cependant, les zones rurales restent encore insuffisamment desservies, avec un accès à l’électricité d’environ 43% en 2020. Dans ce contexte, les mini-réseaux solaires apparaissent comme une solution locale innovante et durable pour réduire les disparités.

Le mix énergétique ivoirien est principalement basé sur le gaz et l’hydroélectricité, tandis que le solaire ne représente qu’une part marginale (~0,1%). Pour atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030, l’État a mis en place des programmes tels que le Programme Électricité pour Tous (PEPT) et utilise des mécanismes financiers innovants comme la titrisation pour faciliter le raccordement des populations rurales, notamment les ménages à faibles revenus.

L’étude menée dans les régions du Bafing et de la Bagoué, via des enquêtes qualitatives et des observations terrain, révèle que les mini-réseaux solaires améliorent significativement l’éclairage domestique et la sécurité, tout en favorisant le développement d’activités économiques (transformation agricole, conservation frigorifique médicale, accès aux services numériques). Ils réduisent aussi la dépendance aux générateurs au fioul polluants et coûteux.

La réussite de ces projets repose sur la gouvernance communautaire qui assure une appropriation locale durable, ainsi que sur la collaboration entre État, ONG et secteur privé. Des exemples concrets incluent au Bafing la création d’une coopérative féminine pour la transformation du manioc grâce à l’électricité solaire, et à Bagoué l’amélioration de la chaîne du froid dans un centre de santé pour renforcer la vaccination locale. En conclusion, les mini-réseaux solaires constituent un levier essentiel pour un développement rural durable, promouvant l’amélioration des conditions de vie, l’autonomisation locale et l’inclusion sociale. Un modèle financier hybride intégrant subventions publiques, gestion locale et engagement privé est crucial pour la pérennité de ces projets. Les perspectives futures incluent l’intégration de compteurs intelligents, le financement mixte et l’extension des initiatives à d’autres territoires ruraux.