Directrice Générale Adjointe du Fonds National de Réparation des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre l’humanité (FONAREV)
Emmanuella Zandi a vu le jour à Goma, une ville tourmentée du Nord-Kivu en RDC, en proie à des conflits armés impliquant divers groupes belliqueux. Malheureusement, à l’âge tendre de 7 ans, sa jeunesse fut entachée par des violences sexuelles d’une intensité inouïe perpétrées par des hommes en uniforme militaire, des sévices aux conséquences dévastatrices qui marquèrent à jamais son enfance innocente.
Passionnée par les médias dès l’âge de 13 ans, Emmanuella a su trouver sa voie en animant une émission radiophonique locale sur les droits et devoirs des enfants. Par la suite, sa voix s’est élevée avec courage pour dénoncer les atrocités subies par les jeunes filles de son âge en ces temps sombres.
Par la suite, elle a initié un mouvement d’émancipation des jeunes filles et des femmes, guidée par un profond désir de justice et de solidarité. Fondatrice de l’ONG « Ma Voisine », elle s’est dévouée à soutenir les victimes dans leur quête de réhabilitation et de réinsertion, offrant ressources et environnement propice à leur épanouissement. Son action a permis à de nombreuses femmes et filles de retrouver leur voix, de surmonter les traumatismes vécus et de reconstruire leur vie. Ce mouvement s’est étendu dans plusieurs provinces de la RDC, offrant assistance à plus de 5000 jeunes filles victimes de violences sexuelles.
Parallèlement, Emmanuella a donné naissance au mouvement « GenderRise with Zandi », un programme visant l’épanouissement des jeunes filles sur les plans social, intellectuel, culturel et économique.
Défenderesse infatigable des droits humains, elle a œuvré pour la mise en œuvre des recommandations du projet Mapping sur les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire, lui valant le titre d’Ambassadrice de la Paix auprès des Nations Unies en RDC. Son engagement avec diverses organisations et instances onusiennes en tant que catalyseur majeur pour l’égalité des genres lui a valu le titre d’Activiste National de la Jeunesse pour l’Égalité des Genres, lui permettant d’intervenir dans plusieurs pays.
En octobre 2021, elle a participé à une table ronde à Kinshasa et est devenue membre d’une commission ad hoc sous le patronage du Président de la République, représentant les victimes pour la mise en place d’un fonds national de réparation en faveur des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.
En juillet 2023, elle a été nommée par le Président de la République au poste de Directrice Générale Adjointe en charge des opérations, des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité au sein du Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liées aux Conflits et des Victimes des Crimes contre l’Humanité (FONAREV). Dans ce rôle crucial, elle travaille sans relâche pour garantir que les victimes recouvrent leurs droits, leur dignité et obtiennent réparation des préjudices qui leur ont été causés. Forte de son expérience et de sa résilience, elle continue d’inspirer et de mobiliser d’autres personnes autour de la cause des droits humains.
En conclusion, l’histoire d’Emmanuella Zandi est celle d’une résilience exceptionnelle face à l’adversité et d’un engagement indéfectible envers la justice, la solidarité et les droits fondamentaux. De victime à victorieuse, puis de victorieuse à défenseure intrépide des victimes, elle a su transformer son vécu douloureux en une source d’inspiration et de mobilisation pour un monde meilleur. Son parcours remarquable témoigne du pouvoir de la compassion, du courage et de la détermination à faire une réelle différence dans la vie des autres. Emmanuella incarne l’espoir et la force de changement, rappelant à chacun que même au cœur des ténèbres, la lumière de la résilience et de la solidarité peut briller intensément.